La drépanocytose est en France, et dans le monde, la plus fréquente des maladies génétiques. Plus de 12 000 personnes, dont beaucoup d’enfants, en sont atteintes dans notre pays, et entre 130 000 et 150 000 de nos compatriotes, porteurs du gène correspondant qui peuvent donner naissance à un enfant malade.
Pour l’OMS, pour l’UNESCO et pour l’ONU, elle occupe le quatrième rang dans leurs priorités de santé publique mondiale (derrière le cancer, le virus du VIH et le paludisme).
A la fois chronique, gravement handicapante, très douloureuse, et fortement consommatrice de temps médical, la drépanocytose est aussi une maladie de l’urgence, voire de l’extrême urgence, vu la rapidité avec laquelle son évolution peut déboucher sur une défaillance vitale. Elle associe une anémie de type hémolytique avec toutes les complications inhérentes à cette condition :
- une pathologie vasculaire grave pouvant se manifester, soit par une artériopathie (l’atteinte cérébrale étant la plus préoccupante), soit des infarctus tissulaires dont la forme intra-osseuse est la manifestation la plus
fréquente, et la première cause d’hospitalisation.
- un risque infectieux très majoré dans les premières années de vie.
- des complications variées qui ont leur génie évolutif propre (ostéonécroses, ulcères de jambe, atteintes rénales, hépatiques ou cardio-respiratoires…)
Le handicap croît souvent avec l’âge et la durée moyenne de vie est diminuée d´environ -25 ans par rapport aux personnes non atteintes (exemple : je suis AS, je vis jusqu´à 90 ans - je suis SS, je vis jusqu´à 90-25=65 ans). Evidemment, ceci est une moyenne, la durée de vie varie d´une personne a l´autre.